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Et le Théâtre ?

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Prochainement... A thiézac, le rideau se lèvera 

sur 'Le mariage forcé', Une pièce de MOLIERE

à la Salle des Fêtes...

Mais CHUT !...

"Si le théâtre avait dû faire comprendre aux gens la réalité de la bêtise, Molière y serait arrivé avant nous." (Coluche)

Molière... Molière ?... Molière !

Oui, Molière, Monsieur Molière... 

Théâtralement vôtre !... Pour le meilleur, et pour le rire ! Et vogue l'imaginaire ! Entre réalité et fiction, la frontière est ténue... Entre rêve et trêve, humour acide, amour amer,

de joies en jeux, de feintes en vies, et vis d'envie !... Ëtre ou ne pas naître...

 

"Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théâtre." Louis Jouvet

 

 

 

 

            Quelqu'un qui voyage dans un autre temps...

 

 

    

           Quelqu'un qui, l'espace d'un instant, un jour, une heure, devient quelqu'un d'autre...             Rebecca1         

 

 

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Extrait du Paradoxe du comédien de Denis Diderot : "En sympathisant avec ce personnage qui est devant lui, le comédien éprouve à l'unisson les sentiments, les sensations.                       Il se dépossède lentement de lui-même. Ainsi, c'est en perdant la conscience et la maitrise de lui-même qu'il a le sentiment d'exister. (...)Est-ce que je n'existe que lorsque je suis cet autre qui n'est plus moi et de combien d'heures par jour est fait ce sommeil ou cette absence ? Quelle est la part de ma vie qui est vraie et réelle et la part où je rêve ? Le théâtre serait-il comme le rêve ou comme l'espérance, le sommeil de ceux qui sont éveillés ?"

Le comédien chercherait-il une fuite, une échappatoire ? Le but du théâtre serait de me soustraire à moi-même et de devenir autre ? Ou bien peut-être d'être autre et moi, tout à la fois ? D'où le sentiment d'exister vraiment puisque je suis doublé d'un autre, je prend une seconde épaisseur. Appréhender la réalité d'un autre m'aiderait à mieux me connaitre... Bien évidemment ! J'ouvre la porte à d'autres possibles, je me rends compte que je peux exister autrement, en dehors du 'moi' qui m'accompagne par habitude, par ignorance que des 'moi' autres m'habitent, en secret. Je les découvre au fil de mes expériences, de mes recherches, passionnant...

Le propos suivant le résume fort bien.

Jouvet, dans son Propos sur le comédien, pointe trois phases par lesquelles passe le comédien. Tout d'abord celle de la vocation, de la sincérité, l'illusion d'être autre, qui le trouble. Puis vient la phase de désillusion puisqu'il se rend compte que la possession du personnage est illusoire. Enfin, la phase intuitive, rarement atteinte. "Blotti, logé dans l'oeuvre, l'acteur vit, au sein de cette oeuvre, une histoire qui s'accomplit avec lui. (...) Ceci ne peut s'accomplir par la pensée, mais seulement par un état sensible, une pratique secrète du texte par quoi le personnage est délivré. Jusqu'ici l'acteur avait voulu jouer pour être autre ou plus que lui-même. Il joue maintenant pour être mieux."

Ah ! Le jeu est donc vécu comme une délivrance dans la troisième phase ! Cette délivrance du personnage serait-elle liée au fait que le comédien aussi pourrait être délivré ? Délivré de lui-même ? Délivré des réticences de son esprit, de son imagination à entrer dans le personnage ? Aurait-il réussi l'osmose entre le personnage et lui-même ? Ne serait-ce cet état de grâce que Stanislawski nomme "acte créateur subconscient "? 

Le père de la pièce est l'auteur ; la mère est l'acteur, en qui le rôle est en gestation. Sa création est la conception et la naissance d'un être nouveau : le personnage. L'acteur participe au miracle de la création en donnant vie au personnage. Lorsqu'il parvient à cela, le comédien ressent cette ultime satisfaction, inoubliable justification de son existence en tant que tel, qui le sublime, le transcende et le transporte aux frontières d'un état proche de l'état de grâce.

...Mais il ne faut pas penser que le seul talent permet une telle performance. Car 'le talent sans travail n'est rien de plus qu'une matière brute.'  

Selon l'actor's studio : 'Un mauvais comédien joue, un bon comédien est.' 

Mais cela suffit-il ? N'y a-t-il pas de différence entre un bon comédien en 1950 et aujourd'hui ? Les critères sont-ils identiques ? Non ! Bien entendu, les modes changent, 

et de nos jours, on aurait tendance, semble-t-il, à privilégier le comédien qui impose son jeu. C'est en tous cas l'avis de Stanislas Nordey, comédien et responsable de l'école de théâtre de Bretagne : 'Il faut faire une différence entre le bon comédien et le grand comédien. Le grand comédien va, tout à coup, être indirigeable.

Le metteur en scène doit faire un écrin pour ces gens-là. Le grand comédien a besoin d'être accompagné, et non pas dirigé.'

 

Bien, pour résumer, je vais faire court : 'Un mauvais comédien est sur scène, il joue. Un bon comédien est sur scène, il joue. Mais c'est un bon comédien.' Voilà toute la différence ! C'est quand même pas bien compliqué, bon sang ! ..

Dans la citation de Stanislas Nordey, il y a semble-t-il une référence à Michael Tchekhov, neveu d'Anton Tchekhov, qui conçoit le comédien 'transgressant les intentions de l'auteur'. 

Michael Tchekhov dit avoir eu cet instinct de transgression dès le départ, bien qu'ayant été formé par Stanislawski, le 'goût du différent s'était éveillé très tôt en lui'.

En effet, la réussite passe par la recherche. Oser casser les codes pour faire en fonction de soi, ce que l'on sent, ce que l'on sait, ce que l'on est, ce que l'on croit.  On parle alors d'appropriation.

Surprendre. Oui, mais en sachant rester juste. C'est à dire, dans la limite du concevable. Mais regarder les chsoes en se disant : Pourquoi pas ? Essayer. Et renoncer parfois, l'essai justifiant l'abandon. Jouer, c'est s'essayer. C'est se mettre en danger, en permanence. Jouer, c'est oser. Si l'on reste dans son registre, sans jamais franchir le seul petit pas qui coûte... Soyons honnêtes avec nous-mêmes... On ne joue pas, on s'amuse... Et encore... 

Créer l'originalité, surprendre en jouant différemment, en apportant une dimension nouvelle à l'oeuvre, en la ramenant à notre réalité pour la donner en pâture au public, qu'il puisse s'en nourrir et pas seulement la déguster du bout des lèvres. Que le jeu l'interpelle, le dérange ou l'amuse et éveille sa curiosité, son plaisir, son dégoût, pourquoi pas, sa révolte, oui, aussi. Qu'il y accède par une autre porte, autrement transporté, qu'on lui serve d'autres couleurs et d'autres espaces. Car l'Art doit être renouvelé, retravaillé, revisité, entretenu en quelques sortes pour lui permettre de continuer à vivre. 

Joue-t-on Shakhespeare comme on le jouait voilà deux siècles ? Certainement, non, mais peut-être bien que si, pourtant... Et Molière ? Et Feydeau, et Marivaux ?...

Le comédien donne à son personnage les couleurs qu'il lui reconnait. Il joue ce qu'il croit avoir compris, senti, reconnu en lui (le personnage), selon ce qu'il est, ce qu'il vit et a vécu (le comédien). A partir du moment où son jeu ( son je) lui semble une évidence, sans doute est-il dans le juste, à condition qu'il... qu'il... qu'il soit Un Bon comédien ! Evidemment !...

Pourrions-nous dire que le théâtre est une activité comme une autre ? Non, non, bien sûr.

'Le théâtre, c'est la vie, ses moments d'ennui en moins.' Alfred Hitchcock.

Le comédien tente d'appréhender d'autres possibles, avec des 'si'. Il cherche à se construire une autre logique en s'appuyant sur un texte, en faisant travailler son imagination, sa capacité d'adaptation aux éventualités d'une autre existence. 

Qu'est-ce qui distingue un 'bon' d'un 'mauvais' comédien ?

Réponse américaine : Le salaire !...

Il ne suffit pas de jouer un personnage à la perfection et d'être crédible pour être catalogué 'bon comédien'. Qui dit que ce rôle demande des effort à l'interprète ? Peut-être se contente-t-il d'être dans son personnage comme il est dans la vie...

On reconnait un 'bon comédien' par la capacité qu'il a à interpréter des rôles divers. Ainsi le public dira-t-il 'On ne le reconnait pas d'un rôle à l'autre.'

'Ce n'est pas que la pure nature n'ait ses moments sublimes ; mais je pense que s'il est quelqu'un sûr de saisir et de conserver leur sublimité, c'est celui qui les aura pressentis d'imagination ou de génie, et qui les rendra de sang-froid.' Denis Diderot Paradoxe sur le comédien.

'Etre comédien, dit Jean GALBRU, c'est être un miroir, le miroir des autres.' 

Oui, un miroir quelque peu imparfait parfois, un miroir déformant. 

Je dirais : 

Le comédien est un filtre au travers duquel passent des vies. Il se colore au fil du temps et petit à petit s'y dépose des poudres de sentiments, des pépites d''expériences, qui doucement s'incrustent, l'épaississent, l'enrichissent et le transforment pour qu'il devienne celui qu'on pourrait être, celui que l'on croit être, celui qu'on voudrait être. Un bon comédien.

 

Quelques citations concernant le théâtre :

'En tant que comédiens de théâtre, n'expliquez jamais, ne montrez pas, éprouvez !'

'Le théâtre peut se passer de tout, sauf du poète' ....

'Le théâtre, c'est l'effervescence des sources, avec la sagesse des estuaires.'

'Nous avons moins besoin de professeurs que de maîtres. Le professeur transmet des connaissances, le maître transmet le doute'. 

Spectacle Molière

Animation costumée et lectures autour de l'oeuvre de Molière écrit et interprété par Variance Compagnie (voir page facebook)

 

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Représentation du spectacle 10 août à Vic sur Cère place de la Fontaine à l'occasion de la foire aux livres

 

Autre spectacle, autre lieu...

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La vie d'Angélique de Fontanges, à l'occasion des journées du patrimoine au château du Cambon