Dans mon premier roman, 'Prise d'haut-âge', l'univers de la vieillesse est abordée à travers le regard d'une des pensionnaires de maison de retraite.
Un sujet qui fait l'actualité, mais dont on aurait dû parler depuis longtemps déjà. Ce n'est pas un fait nouveau de manquer de personnel pour s'occuper des vieux. Ce n'est pas un fait nouveau de voir la misère des soignants et des accompagnants. Ne pas être considéré, ne pas être correctement rémunéré, devoir se dépêcher, pour gagner du temps, faire vite, toujours plus vite... Mais vite et bien, comment est-ce possible ? Comment faire se hâter ces personnes qui justement ont les gestes plus lents ? Car c'est bien ce que l'on apprend en gérontologie : lorsqu'on vieillit, tout prend plus de temps, les déplacements, les réactions, la disgestion, la compréhension, la réactivation du souvenir... Rien de plus normal. Et on voudrait les faire se dépêcher, parce qu'on manque de temps. On a dit que la bientraitance, c'était ne surtout pas dire 'les vieux' mais 'les personnes agées', les appeler par leur nom, frapper à la porte de leur chambre, ne surtout pas les tutoyer... En revanche, si on les réveille aux aurores pour avoir terminé les toilettes avant onze heures puisqu'on en a chacun plus de douze à passer, si on n'a pas le temps de les doucher, si on ne fait pas faire sa rééducation à la dame qui a fait l'AVC, si le monsieur du troisième n'a pas pu manger sans son dentier, si le syndrome de glissement de la petite dame qui est entrée voilà trois semaines n'a pas été pris en charge, eh bien, ce n'est pas qu'on voudrait pas, c'est juste parce qu'on n'a pas le temps... Alors, le soir, quand on rentre chez soi, on évite de se retourner, pour ne pas avoir mal. Parce que ça fait mal de penser qu'on n'a pas pu faire comme on l'aurait voulu. On allume la télé pour oublier le regard suppliant du vieil homme à qui on a dit 'J'ai pas le temps', pour balayer les larmes de la vieille dame qui s'ennuie à mourir, parce qu'elle moura bientôt si rien n'est fait pour elle, et puis, on essaie de dormir, mais quelquefois, on doit se relever, parce que le temps qui nous a manqué nous rattrappe, et il nous oblige à nous arrêter, et à regarder mieux.
Dans le second, 'L'amoureuse', il s'agit d'une autre histoire de femme. une femme fragile, torturée, 'amoureuse'. Au fil de son histoire, elle va dévoiler ses faiblesses, ses doutes, son incapacité à trouver l'équilibre. Ses failles s'ouvrent doucement, l'une après l'autre, ayant pour seul témoin son ami, son frère, son double, et pour seul juge, sa conscience...
Catinou, le dernier Roman... Catinou est une jeune femme qui revient dans le village du Cantal qui l'a vue naitre et qui va chercher une réponse au mystère qui a envahi sa vie depuis Noël dernier, quand ce bout de papier s'est échappé du livre de cuisine qu'utilisait son père...
Ce roman pose la question du secret de famille : Est-il là pour sceller les liens familiaux ou pour les détruire ?... Rendez-vous dans l'histoire de Catinou...
+=+=+=+=+=+=+=+=+=+
- Dis, c'est quoi écrire, ça veut dire quoi ?
- Ecrire, c'est organiser des mots pour dire. Mais, comme on ne peut pas bien le dire, ou que ça serait trop long, ou qu'on va oublier, alors il nous faut écrire. Et puis, écrire, c'est peut-être mieux que dire, parce que quand on écrit, on s'applique à mieux dire... On classe, on arrange, on élague, on enrichit, on prend le temps, on réfléchit, on explique, on touche, on voyage, on imagine, on pleure, on rit, on se souvient, on raconte, on expérimente... enfin... voilà, quoi, on écrit.
Ecrire, c'est mettre en mots des vies. Mélanger des rêves, des idées, des espoirs, des peines, des joies, des envies, des lieux, des voyages, des ciels, des collines, des douleurs, des soleils, des couleurs, des lumières. De ces idées entremêlées, ces impressions, annotations, précisions, rectifications, supressions, ces corrections, de tous ces mots qui, déposés là, qui, mis côte à côte vont prendre sens, on se nourri...
Ecrire, c'est suggérer. Ecrire, c'est crier, accuser, condamner, pardonner, donner, partager, être, ressentir, inviter, comprendre, chercher. Ecrire, c'est aimer.
Ecrire, c'est pénétrer le monde improbable qui se crée sous la plume et qui nous entraîne vers des possibles plus ou moins avortés, plus ou moins pertinents, parfois magiques et rédempteurs.
Ecrire, c'est ce qu'il reste, ce qu'il me reste....