- Accueil
- Réflexion sur l'écriture
Réflexion sur l'écriture
J'aime le soleil franc au plein coeur de juillet
Mais aussi la pluie fine des frimas de novembre
J'aime le doux parfum des roses au mois de mai
Mais celle des foins mûrs ou du feu de décembre
A un charme certain,
Annonce l'an qui vient
J'aime ta peau sucrée, tes grands yeux d'opaline
Mais aussi ta paupière bordée de cils épais
J'aime le bruit du vent balayant la colline
Mais celui de ta voix, celle du ruisselet
Me berce et me nourrit
Et fait chanter ma vie
________________
Mon enfant, mon petit, ne crains rien, la vie veille
Elle te berce, elle te choie, fais-lui un peu confiance.
Mon enfant, mon amour, ne pars pas, reste-moi
J'ai tant besoin de toi au seuil de ma vieillesse
Je veux te voir grandir, t'épanouir, que ton être
Me donne encore la force, et l'amour, et la joie
Cet éclat dans les yeux, ce sourire à mes lèvres,
Et qu'étonnée, un soir, dans un éclat de rire
Je tire ma révérence et quitte le navire.
_______________
Il n'est point de couleurs que tes yeux ne reflètent
Point de nuits où les rêves ne te rappellent à moi
Il n'est point de soleil, point de pluie, point de fêtes
Qui ne cherchent ta main au milieu des ébats
Le temps à beau attendre, la lune s'arrondir,
Le printemps me surprendre, le ciel se découvrir
J'ai beau marcher sans fin pour trouver le passage
Tenter mille détours et mille sabordages
La vie a beau s'ébattre dans sa cage dorée
Se faire débonnaire pour me rendre plus sage
En marraine obligeante risquer de m'enchanter
User d'incantations, abuser de présages
En cotillons de nacres troquer mes oripeaux
Avec des yeux d'albâtre masquer mon désespoir
M'enivrer de possibles, me couvrir de cadeaux
Parfois, elle triche un peu, me raconte une histoire
Mais lorsque le soir tombe sur la ville muette
Que l'oiseau impatient rejoint l'horizon feu
Le chagrin se répand au-dedans de mon être
Se délite, m'emporte sur ses flots impétueux
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Le temps diffuse, aux heures élimées, un soupçon de regret
Et dans les interstices infuse l’absence.
Au détour d’un retard, les moments oubliés,
Font fi de vanité, se lestent d’importance.
Le temps abuse nos âmes éthérées d’ego emmitouflées
Sous le sombre déni, se masque l’espérance,
Prête à se dérober, de l’abandon fardé
Jette au vent son silence pour d’amour balbutier.
-------------------------------------
Demain sera dimanche, si le jour daigne éclore
Pour offrir la lumière au promeneur errant
Tu as toute la nuit pour terrasser la mort
Ami, lève les yeux au ciel qui t'appelle, vivant !
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
Puisque la musique s'est tue,
Que seul le vent chante et murmure
Me diras-tu, bel inconnu,
Comment bien battre la mesure
Je ne connais pas la chanson
La douce voix, ni les paroles
Je veux chanter à l'unisson
Et rejoindre la farandole
Je crois que mon coeur chiffonnier
Reprend son rythme de croisade
Il rêve d'être le premier
Il tend à battre la chamade
Il danse comme un endiablé
Tout étourdi par le manège
Une fois de plus prisonnier
Il s'est laissé prendre à ton piège
""""""""""
Délicats ou grossiers,
Mots simples ou raffinés,
Ils s’étalent sur la page blanche et la font virevolter.
Il fait sombre dans ton cœur
Ils colorent les songes, enveloppent tes peurs
Il fait triste et morose
Les mots sèment un ciel rose sous tes pas accablés.
Si tu leur prêtes vie, les mots seront messie,
Prête-leur allégeance, t’accorderont régence.
############
Le vent gémit dans les branchages,
Si seulement tu tendais la main jusqu’à son souffle.
La nuit a tellement de rêves à t’apprendre,
Juste enfiler son ombre, pénétrer le silence,
Et se laisser bercer jusqu’au malaise.
Ton cœur pulse la joie divine
Au rythme des errances sans discontinuer
Jours après jours, il y a, il y aura encore,
Jusqu’à l’ultime oubli, ravivant les mémoires
Une espérance.
Viens, au fil de l’allégresse, remonter à la source.
Ton miroir s’est brisé, mais l’onde te transcende.
Dérive, laisse la houle te promettre,
Laisse l’orage te convaincre.
Ne te contente pas de la moiteur idoine.
La vie sait, fais-lui un peu confiance,
Pour ceux qui t’accompagnent, qui t’aiment.
N'abandonne pas, quoi qu’on en dise.
Que valent les avis, sinon le tien ?
Va, ne renonce jamais.
________________
Se glisser subrepticement dans l'interstice
Sous les draps tièdes de l'absence
Pour ne plus rien attendre, autre que ce qui est
Se vautrer dans les limbes abscondes
D'un temps qui n'existe plus
Toucher l'éternité comme une peau aimée
Caresser d'une aura timorée
Son souffle rédempteur aux couleurs ondoyantes
Frêle latence qui rend possible mille folies
Se retrouver, ému, bouleversé, seul,
Humble marcheur au carrefour des errances
Et l'espace d'un instant, être le déserteur
- - - - - - - -
L'aube se déshabille
Pour accueillir le jour qui vient
Et pour mieux l'étreindre en son sein
Le ciel se pare des pampilles
D'un soleil doux et généreux
Fragile et nue, va s'allonger
Sur l'horizon clair et feutré
Et sous l'empyrée bleu-marine
Lui fait l'amour et puis décline
~~~~~~
Bien sûr il y a l’absence et le manque de toi.
Il y a ces tonnes de regrets qui se chahutent en hurlant à tue-tête
Il y a les souvenirs qui s’échappent des tiroirs où on a voulu les contraindre
Comme l’effluve d’un bonheur qu’on exhume, et dont on reconnait le parfum,
Si subtil...
Qui vous monte au crâne, qui vous écorche le cœur, qui vous éviscère,
Puis qui vous abandonne.
Innommable mortel, indigne personnage qui faillit aux promesses.
Fussent-elles possibles ? Le seraient-elles encore ?
Des vœux sous d’autres cieux seraient de bon augure.
Dire autrement ‘Je t’aime’ qu’au travers de serments.
Mais il n’est plus le temps de croire en ces loisibles
La jeunesse a filé au travers des saisons
Et l’horizon fait poindre l’avant-dernier chapitre
Eclairé d’un ultime rayon du dieu Phébus
Rougeoyant d’indulgence envers l’humain damnable
Dont le seul alibi reste sa condition.
Râ ne le sait que trop, et ses yeux lumineux
Lui ont promis la paix au sein du firmament.
______________
La lune est aux poètes
Ce que la nuit est aux amants
Elle est un repaire, un asile, un refuge.
Veilleuse d'âmes bohèmes,
Elle sait se faire berceuse
Et chanter des louanges
Qui deviennent romances
Sous la plume transie
Des fous qui la célèbrent.
------------------
Nous étions fous, nous nous aimions.
A la folie, nous nous aimions.
De la folie, ça n'avait que le nom.
Nous nous aimions.
Aujourd'hui, nous nous aimons.
On nous dit fous, nous nous aimons.
A la folie, nous nous aimons.
Et c'est toujours la même chanson.
A l'amour fou, point de raisons.
----------------------
Lorsqu'on ressent le manque
Tellement le vide laissé est grand...
Chaque esprit rend présent l'être qui ne l'est plus
Chaque objet le rappelle, chaque odeur, chaque son,
Chaque geste crient son nom
Il est là, et ici, près de toi, près de lui
Sur ce mur, sur ce banc, il regarde les cieux
Au travers de tes yeux
Et il marche à mon bras, souriant, le voilà
Il reprend vie soudain quand j'aperçois au loin
La silhouette agile d'un passant fugitif,
L'ombre d'un bras puissant, un sourire fugace,
L'odeur du sang des dieux qu'exhale après l'orage
Une terre assoiffée m'impose son image
Sous laquelle est noté
"On ne meurt jamais tout à fait"
&&&&&&&
J'ai trois ans, lorsque je me réveille, que je sens le soleil
Entrain de caresser mon petit bout de nez
J'ai sept ans, couchée dans l'herbe sèche, j'essaie d'imaginer,
Que peut représenter le nuage revêche
Qui parcours le ciel bleu en changeant d'apparence
Et aspire mes yeux, par jeu de transparence
J'ai vingt ans quand j'attends ta venue, que mon coeur se débat
Que le temps, suspendu, forme un pont jusqu'à toi
J'ai trente ans lorsque j'entends les cris d'un enfant contrarié
J'aimerais le bercer dans mes bras réunis
J'ai cent ans quand je cherche à me taire,
J'ai un an lorsque j'apprends à vivre
J'ai mille ans pour acclamer la terre
D'amour me rendre ivre.
J'ai tous ces âges-là, à la fois, plus encore,
Et je m'enorgueillis de butiner ces temps passés ou à venir
Sans jamais me lasser, sans jamais me trahir
Car ils m'ont façonnée, chiffonnée, colorée
Et, grâce à eux, je suis.
-------------------
Une ruelle, un peu sombre,
Venelle aux vieux pavés d'un village endormi
Qui longe des maisons aux pierres taciturnes
Renfermant les histoires d'un passé trop présent
Où les rideaux tirés cachent les braves gens
Derrières les carreaux reflétant la lumière
Le soleil n'ose s'aventurer au coeur de son silence
Préfère la Grand'Place, l'église et son clocher
L'ombre peut y grandir tout à sa convenance
Cacher à tout jamais la vie et ses secrets.
----------------------
Ouverture :
Tu la prends de plein fouet, pleine face.
Incipit laconique qui dit tout, ne dit rien
Moment de flottement... Fake ?
Le temps pour ton cerveau d'intégrer l'info...
Tu relis le message deux fois... puis trois.
Des commentaires ? Oui... Confirmation...
Deuxième acte : Flash back...
Troisième acte : Conscientisation de l'éphémère,
De la brièveté, de tout ce gâchis...
Dernier acte : Douleur
La pièce sera jouée jusqu'à épuisement du public....
&&&&&&&&&&&&&&
Il est des souvenirs d'où l'on ne revient jamais
Ils ont emporté l'insouciance
Ils ont engourdi le désir
Et lorsqu'ils viennent vous visiter
Ils restent sur le seuil de vos rêves
Et cognent, encore et toujours,
Ils frappent à la porte de l'absente
___________
Un jour viendra, un soir peut-être, ou une nuit, c'est encore mieux...
Où elle viendra te visiter.
Elle choisira le bon moment, celui où tu ne l'attends pas.
Elle frappera, tout doucement.
Elle n'attendra pas la réponse, elle entrera, sans demander.
Elle n'aura même pas besoin de se présenter,
Tu la reconnaitras d'emblée.
Elle te regardera sourire, elle te regardera pleurer,
Elle te regardera souffrir, elle te regardera chanter.
Elle sera là, sereine, impérieuse, impériale,
Prête à sévir, prête à bercer,
Prête à chérir, et prête à tuer...
Tu n'auras plus un autre choix
Que ce dernier : de l'affronter.
Alors quand tu t'endors le soir,
Ecoute la petite voix, Celle qui viendra te visiter,
Après...
__________________
Puisse qu’il y ait encore du temps
Pour nous apprendre à savoir perdre
Déconnectons l’avoir de l’être
Nous nous savons impermanents
Et pourtant…
Tant d’yeux ne sont encore ouverts
Tant se sont fermés trop avant
Je tends ma main à l’univers
Pour qu’il m’aide à devenir grand
Maintenant…
Demain il sera déjà loin
Le temps où l’on était vivant
Que la lumière enfin éclaire
Le chemin des hommes marchant
Qu’ils aillent jusqu’au bout de la terre
En reviennent éternellement
Lavés des turpides amères
Qu’ils accomplissent innocemment
S’ouvrent à la vérité première
Cachée dans leur âme d’enfant
__________________
Elle se bat, forte de l'amour qu'elle ressent pour ce monde,
Pleine d'un espoir fou, intensément vivante,
Eprise de liberté, nourrissant l'espérance que tout reprenne sens
Et que l'humanité se lève.
Elle veut faire naître un autre jour,
Qu'une lumière vraie, éblouissante,
Accouche de cette évidence que les ténèbres s'ouvriront
Bientôt.
_________________
__________________
Il parait qu'il faut avoir l'esprit critique
Mais critique, ne veut pas dire négatif.
Il parait qu'il faut toujours vérifier les dires
Mais vérifier ne veut pas dire désavouer.
Il parait qu'il faut être curieux
Mais curieux ne veut pas dire irrévérencieux.
Il parait qu'il faut être ouvert
Mais ouvert ne veut pas dire béant.
Il parait qu'il faut être tolérant
Mais tolérant ne veut pas dire naïf.
Il parait qu'il faut être vigilant
Mais vigilant ne veut pas dire appeuré.
Il parait qu'il faut être responsable
Mais responsable ne veut pas dire obéissant.
Il parait qu'il faut être libre
Mais libre ne signifie pas bien-pensant.
Il parait qu'il faut paraitre
Mais paraitre n'a d'être que l'allure,
La forme, et non le fond
Et ne fait qu'illusion.
________
Sur une plage de solitude,
Au fond du sombre lac de l'oubli,
Egaré, loin de ta voie, loin de ta vie.
Hagard, déboussolé, dans les violents élans
Qu'assène ce présent, tu attends.
Que les temps chantent et que t'enchante
De nouveau le renouveau dans les viva
Que la vie soit comme au parfum d'un temps d'antan,
Qu'elle fut ici, et que renaisse ce temps-là,
Là, maintenant, car le temps presse...
Et puis s'en va, chercher ailleurs tout autre chose.
Bien tard bientôt, trop tard déjà.
Que n'as-tu fait ce que devais toi, lui ou moi
Faire tantôt ? Plutôt qu'attendre, réveille-toi !
********************************
La journée se meurt doucement
Le soleil s'engouffre par la fenêtre
Comme un miel chaud il se répand
Coulant sur mes épaules offertes
Mes yeux sont emplis de lumière
Le fond du ciel est rougeoyant
Nous parlerons bientôt d'hier
Pour désigner le jour passant
Profitons des heures dernières
Comme si demain n'existait pas
Qui peut prédire ce mystère
Si nous aurons vie ou trépas
*******************************
Elle est là.
Vous vous souvenez de cette femme dont je vous ai parlé déjà ?
Je ne sais pas si je vous l'avais précisé, elle habite Bordeaux.
Et chaque année, elle vient à Vic sur Cère, à la fin du mois d'août, pour finir ses vacances 'chez elle', comme elle dit.
Mais cette année, c'est différent.
Elle est venue plus tôt, parce qu'elle a trouvé une lettre à Noël, une lettre qui ne la laisse plus dormir.
Sur ce bout de papier, quelques lignes, une sorte de message qui pourrait paraitre banal.
Et pourtant, elle a
l'intime conviction que cette lettre, une fois qu'elle l'aura décodée, va bouleverser son existence...
Elle s'appelle Catinou.
'Catinou'
est mon nouveau roman, paru aux Editions de 'La Flandonnière', il est disponible en librairie.
Les ateliers de Fêt'art Théâtre
se déroulent le vendredi de 18h à 19h00
au Centre Culturel du Carladès - Vic-sur Cère
Vous avez envie d'essayer mais vous n'osez pas...
N'hésitez plus ! La première séance est gratuite et sans aucun engagement !
=================
La nuit s'effiloche en lambeaux de grisaille
Se dévêt des ivresses, guenilles sépulcrales
Que confisque, despote, une gloire éphémère.
C'est ce moment fragile que choisit ton absence
Pour venir se blottir dans le creux de mon rêve.
Moissonnant les délires qui ont nourri mes feintes,
Tu imposes ta loi, implacable,
Et tu laisses le jour accomplir son office
Qui m'arrache à tes bras sans rançon ni promesse.
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
J'apprendrai la patience, la mesure, la tempérance et la paix
Je saurai le repos, le silence, et cette plénitude extrême
Dans l'absence de pensées, les frontières de l'oubli
Où chaque chose prend corps, où chaque chose prend âme
Où l'on se sent faire partie de ce qui nous entoure
On ne fait qu'un avec le reste, avec le tout
On se suffit à soi-même parce que l'on est
En pleine conscience.
C'est dans cette humilité seule que nous prenons acte de l'importance
De la beauté, de la préciosité de la vie
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Et puis soudain, il y a cette extrême fatigue.
Non, ce n'est pas le soleil
Non, ce n'est pas la lumière.
C'est une sensation de presque rien,
Un petit pas grand chose,
Comme une lassitude, sorte de désespoir,
Evidence macabre, un point de non-retour.
Elle rêve, elle s'accroche à des mots,
Si tout recommençait, si, seulement si...
Mais elle la voit, elle la sent, cette peur.
Insidieuse, elle ruse, fait mine de se dissiper.
Mais elle veille, persiste, s'éternise...
Elle voudrait se réveiller, s'ébrouer, se surprendre
En flagrant délit de délire.
Puisse-t-elle s'être trompée !
#############
Parce que la fin d'une histoire est toujours le début d'une autre
Parce que la vie n'en finit pas de nous étonner
A lutter contre soi-même, on ne gagnera jamais
Au fond de soi, on sait ces choses-là
Et même sans doute bien d'autres encore
Si nous consultions notre inconscient,
Notre niveau de clairvoyance en serait amélioré
=+=+=+=+=+=+=+
L'évidence fait corps, doucement, s'apprivoise,
Elle va, revient, s'entremêle de doutes, se confond.
Espiègle, elle s'amenuise, à l'ombre des agapes,
Que font les gens de biens, abreuvés de fictions,
De macabres inventaires, de malheureux trépas
Qu'ils boivent à l'unisson, lorsque descend le soir
Sur profusion d'écrans, à l'envie, jusqu'à enivrement.
Pourtant, au fond, ils craignent, hésitent, s'interrogent...
Encore combien de temps ?
Pourquoi, pour qui, comment ?
Et s'ils avaient raison, ces autres que l'on cache ?
Et s'il y avait ailleurs meilleur discernement ?
Levez-vous, bonnes gens ! Armez-vous de courage
Allez voir à côté, au-dessus, ou peut-être au-dedans,
Oui, elle est là, tout près, et vous le savez bien.
Non, ne laissez pas d'autres décider du présent.
*********************
Focus
Sur la blancheur, la platitude, le lissage
Sur le silence, la patience, le lynchage
Focus
Sur le discours, les non-dits, mal compris
Sur le débat, qui n'est pas, qui est qui ?
Focus
Sur les pensées, les idées, édictées
Sur nos vies, retour conscient sacré.
*********************
Elle frappe, s’impatiente, se déchaine,
Tu te tais, tu écoutes, tu attends
Elle murmure, gémit, chuchote, fait silence
Rien. Non, plus rien ne se passe.
Elle éclaire, éblouie, aveugle, s’éteint
Alors, la peur s’invite, là, sous tes côtes
Elle respire, diffuse, empoisonne, trahit
S’installe, prend la place, te conquiert
Elle banalise, diverge, s’emmitoufle
Puis s’éloigne, un peu plus, à pas de loup
Elle lave l’espérance de ses remous acerbes
Non. Elle n’en a pas le droit.
Qui est le maitre, si ce n’est T… Elle…
Marionnette ou Marionnettiste ?
Marionnette triste…
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Cette joie que tu as, là, au coeur, ancrée, intensément profonde,
Que tu fais taire depuis trop longtemps.
Parce que tu as oublié combien grande est sa force.
Quand elle s'ébroue, quand elle explose,
Quand elle dégouline, ou qu'elle t'éclabousse.
Elle gribouille, recolore, ornemente et pastiche.
Elle est si belle, elle est si bonne, goûte donc, goûte encore !
Te souviens-tu de son éclat ?
Elle frappe au coin de chaque rire,
Elle brille au fond des regards bleus.
Invente-la, pour un soir, un instant,
Partage-la, avec lui, avec moi.
Laisse la vie venir à toi.
****************************
L'enfance a cette odeur de meubles poussiéreux, de linges empesés
Rangés dans des armoires aux odeurs de lavande, d'encaustique.
Des vaisseliers bancals, des chaises empaillées
Et au fond, un fauteuil, sur ses pieds à bascule,
Qui marque la cadence, des flammes au feu qui dansent
Dedans la cheminée, elle joue la musique...
Elle traine ses sabots dans ta vieille caboche,
Il est venu le temps d'oublier celle-là, de la laisser filer.
De lui ouvrir la cage, de détourner les yeux
De marcher, droit, devant, sans se soucier du temps
D'un avant, d'un après, et de vivre l'instant,
Comme le dernier.
******************************
Le temps veille, confiant
Assis, au chevet de l’absente,
Il attend.
Comme une mère aimante,
Il caresse l’aurore qui vient
De ses yeux las, il la supplie.
Un jour, elle sera là, chez elle,
Demain, peut-être,
De nouveau parmi nous.
Il se tient droit, espère,
Se traîne un peu parfois,
Les grands soirs de fatigue.
Mais jamais l’espoir ne l’abandonne.
Il garde le silence pour ne pas l’apeurer.
Il sait qu’elle reviendra…
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
Crois-tu que je n'ai rien fait ?
Bien-sûr, j'ai essayé !
J'ai essayé de le faire taire, de le calmer, de le museler.
J'ai essayé de le contraindre... de l'assassiner.
Je me suis appliquée à tenter d'écrire autre chose, autrement, ailleurs,
Avec d'autres couleurs, d'autres lettres, d'autres mots.
J'ai parlé, souri, chanté, crié, agi, dormi, donné, rêvé, et espéré.
Je me suis mise en danger, battue, j'ai cogné, j'ai saigné.
Mais rien n'y a fait.
J'ai eu beau dire, faire, attendre, être ou avoir,
On nous dit que le temps... Mais le temps est un traitre.
Il ment.
Alors qu'on croit qu'on a enfin gagné,
Il nous renvoie tout au visage.
Au milieu de la nuit, un beau jour,
Dans un parfum, un geste, les notes d'un piano.
Le temps n'est qu'un salaud.
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Des mains vides, perdues, usées de fatigue,
Des mains pleines qui se cachent derrière le dos
Des mains sales, ridées, épaisses et maladroites
Des mains fines, soignées, qui s’appliquent à l’ouvrage
Des mains longues qui dansent sur un clavier swingueur
Des mains qui se ferment sur la colère enfouie
Des mains qui explosent contre le mur de la haine,
Dénonçant l’injustice, la crainte, le viol de leurs croyances
Des mains qui essuient les larmes d’un revers de poing
Des mains qui caressent le grain d’une peau blanche
Des mains frémissantes qui empoignent des hanches
Des mains qui tremblent à l’ombre d’un regard bleu
Des mains qui se tendent au détour d’un visage
Croisé là par hasard sur des photographies
Des mains qui cueillent la fleur du temps qui passe,
Des mains qui s’appliquent, qui savent la délicatesse
Des mains qui s’accrochent à leur liberté bafouée
Des mains qui griffent le vent pour le forcer à se taire
Des mains qui se posent sur l’ombre d’un silence
Pour le faire durer, pour le faire crier
Des mains qui se touchent, qui se serrent, qui se nouent,
Des mains qui écrivent l’avenir d’un geste hésitant.
Des mains qui invitent l’instant à retarder son cours
Pour retenir encore un peu les tiennes.
********************
Question de feeling, de raison, de conscience
Non, pas question de temps car nous n'en avons plus.
Question de sagesse, de pouvoir, et d'urgence
Mais question de survie car rien ne vaut la mort,
La noirceur n'a jamais enfanté l'espérance,
Entrouvre un peu tes yeux pour recouvrer la vue
N'aie peur ni de leurs ordres, ni de leur arrogance
Pour le combat qui vient, unissons nos efforts.
Soyons vrais, soyons un, soyons nous
Ne laissons pas les loups mettrent à mal les agneaux
Sauvons ce qui peut l'être, il existe des rêves
Qui méritent une armée pour être défendus
Que leur avènement ne reste pas chimère
Mais devienne en ce monde et qu'il se perpétue.
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Besoin d'une pause, d'une digression, d'une parenthèse
Besoin d'un je-ne-sais-quoi qui m'fasse vibrer
Qui soit ni de l'alcool, ni de la foutaise.
Un truc bien franc, bien plein, bien blond,
Comme un soleil, comme l'arrogance.
Quelque chose qui remue les tripes,
Qui empêche le monde de s'endormir.
Besoin d'un autre, nouveau, étranger, différent,
Un pas pareil qui soit moi-même
Que cet alter-ego me révèle.
Pour échapper à la nuit, faire un pied-de-nez au silence
Que ma gorge s'ouvre dans un cri
Pour éclabousser le sommeil, débusquer les âmes vivantes
Les faire éclater dans l'aube nouvelle d'une éternité à écrire.
================================
La vie a rangé ses crayons de couleur
J'ai froid,
Dans le bruit assourdi de l'épaisse noirceur
Le ciel gris s'emmitoufle de nuages d'empois
Dans l'aube des refus qui blanchissent tes yeux
T'ai-je aimé ?
Plus qu'aucun ne puisse imaginer
Mais aimer pour chacun prend un aspect changeant
Rien ne laisse paraitre combien le mal est grand
Quand la bouche sourit, qui dit que la vie va
On joue, on fait semblant, mais on ne se dit pas.
::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
Ton rire franc se perd dans la moiteur du soir,
Le ciel est bas.
Une cohorte grise a masqué la lumière,
Le temps est las.
Il fait presque bleu noir sous l'empyrée inquiet,
Que l'éclair hante.
Tes yeux se peignent en mauve, deviennent languissants
Sous la tourmente.
La grenaille s'abat sur ta lèvre boudeuse
Qui a rougit
Tu bois au ciel d'orage, au lustre foudroyant,
L'onde de vie.
============================
Les heures blanches :
Celles de l'attente
Qui s'étirent avec paresse
Et qui, de possibles en phantasmes, s'éternisent.
Les heures bleues :
Qui peignent les silences d'un goût de certitude
Qui s'abandonnent au temps
Mais que le temps gaspille.
Les heures grises :
Qui aspergent les yeux d'illusions déroutantes
Revue carnavalesque.
Viennent les heures noires :
Quand le désespoir pleut,
Que l'ombre a dévoré nos manques
Que le temps s'est rompu.
~~~~~~~~~~
Aimer
A tort
Ou à raison ?
Quelle importance ?
~~~~~~~~
Quand l'horizon s'allume,
Que le lointain soudain se noie dans la lumière
Je voudrais que mes iris s'y délaient
Que se fondent leurs teintes aux couleurs en fusion
Qu'ils se mêlent au rouge, à l'or, qu'ils étincellent !
Qu'ils s'aveuglent !
Pour voir enfin...
&&&&&&&&&&&&&
Le jour entre par la fenêtre,
Habillé d'un rayon de ciel
Il frappe au carreau, le brise,
Le transperce
Puis gifle mon visage
Mes yeux s'ouvrent sur la lumière
Se noient dans sa candeur
Se referment enfiévrés
Le rêve commence
Son lent va-et-vient
Me bercera tout le long du jour
&&&&&&&&&&&&&&
Il y a des passages de vie où les mots sont vains,
De ces instants qui se suffisent à eux-mêmes.
Où malgré tous les mots des livres du monde,
Il y aurait tellement plus à dire, oui, tellement trop
Tout est déjà tellement trop beau, tellement trop fort, tellement trop plein
Même le regard, même le silence.
Pour dire cela, rien n'y suffit.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Crève-toi les yeux à lire de belles choses,
Salis-toi les mains à façonner la vie,
Creuse-toi le coeur pour accueillir l'amour.
Réveille tes nuits, pour qu'elles bercent les jours !
Fais taire l'esprit, et écoute !
Ecoute ce que dit le corps !
Réapprends à comprendre son langage,
Parce qu'en d'autres temps, tu as su le faire.
Tu as su la vie, tu as su la beauté, tu as su l'amour.
Tu as su la patience, tu as su l'art, tu as su la nature.
Rappelle-les à ta mémoire,
Ils ne demandent qu'à renaître en toi.
_____________
Il y a eu tout ce que je ne t'ai pas dit,
Parce qu'on ne se disait pas.
Il y a eu tout ce que j'aurais dû te dire,
Tout ce que je n'ai pas pu te dire,
Tout ce que j'aurais voulu te dire,
Tout ce que je n'ai pas su te dire.
Et il y a ce que j'aimerais t'écrire,
Là, aujourd'hui, maintenant.
Il y a tout ce que je t'ai aimé,
Aimé, sans jamais te le dire.
Il y a eu tes bras, si tard... Trop tard.
Il y a eu tes larmes, que je ne connaissais pas.
Ces quelques mots perdus au milieu de nulle part,
Un soir, comme pour rattraper quelque chose... Quelqu'un...
Les liens d'un sang qu'on aurait voulu transfuser.
Pour se convaincre de notre appartenance
Etrange, troublante parenté.
Paternité.
§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Taisons-nous, restons encore un peu.
Rien ne presse, et nous le savons bien.
Quel besoin de nous agiter en tous sens ?
Pour aller où ? Pour faire quoi ?
Prenons le temps puisqu'il s'offre à nous.
C'est un cadeau que nous fait la vie,
Oui, la vie est généreuse.
Il est tard ? Qui nous attend ?
Regardons l'horizon avaler le soleil
Laissons la nuit descendre du haut de la montagne.
Juste derrière nos yeux, il y a la lumière
Alors fermons nos yeux, et nous y verrons mieux.
+++++++++++++++
Y'a des moments comme on dit,
De ces moments de vie
Où on peut pas tricher.
Faut se rendre à l'évidence.
On a beau essayer,
D'esquiver, prendre un peu de distance
Rien n'y fait. Rien.
L'émotion est là. Belle, pure, intacte.
C'est une vague, un coup de blizzard,
L'espace, de toi à toi, qui s'agrandit.
Comme un gouffre qui t'aspire.
Ton cerveau se débranche, tu es juste là,
Présent. Profondément présent.
Tu sens ton coeur qui s'ouvre.
Le vide se remplit, puis déborde
De tes yeux. C'est un truc rare.
Mais c'est bon. Bon Dieu, que c'est bon.
&&&&&&&&&&&&&&&
Prendre le risque d'être heureux, ce n'est peut-être pas prudent...
Soyons raisonnable !
A courir après le bonheur, on a toujours une chance de se casser la figure.
Alors qu'être là, à se pavaner dans le malheur, ça rassure.
Au moins, on prend son temps d'être malheureux.
Et comme le temps c'est de l'argent, ben c'est toujours ça de gagné !
D'ailleurs, ne dit-on pas qu'à toute chose, malheur est bon... Eh bien, à tout homme aussi, sans doute !
(à bon entendeur... Beau malheur !)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
J'ai trouvé un rêve dans un grenier
C'était... étrange.
D'abord, il y a eu un souffle, puis un parfum.
C'est drôle, cette odeur de rires, de jeunesse.
Et puis, la lumière, comme une explosion de clarté,
De couleurs imbriquées, fondues les unes dans les autres.
Il y a eu le bruit de ces corps chauds, qui chuchotent,
Qui se disent et se taisent.
Qui se donnent, s'abandonnent.
Il y a eu le goût d'un déjà vu, d'un temps perdu.
Une caresse lente et habile, une lèvre embrassée.
J'ai rêvé que j'avais trouvé un rêve dans un grenier...
~~~~~~~~~~~~
Souvent , un rêve n'est qu'un murmure... Pour l'entendre, il faut faire le silence alentour.
Partager un moment de poésie
Evasion immobile,
Belle, dans la soie blanche
D'une aube translucide
Paisible et silencieuse,
Tu l'entends
Ascension déferlante,
Impériale...
Extrait du recueil 'Mots d'elles', disponible dans les librairies cantaliennes.
____________________________________
Fais ce que tu as à faire sans remettre à demain
Parce que demain n'existe pas.
~~~~~~~~~~~~~~
Le ciel se fond dans la couleur, il est le bleu, il est le gris, il est le noir,
Il est le rouge.
Il est témoin de mes nuits blanches, de mes jours lents, des matins d'affres,
Des soirs abscons, des heures calmes.
Des artifices de mes fantasmes,
Dans la moiteur des saisons fades,
Il est langueur, parfois chaleur, une élégance.
~~~~~~~~~~~~~
.../...
Lorsque l'on aime, les mots sont vains
D'ailleurs, fussent-ils trente !
Et même cent...
Faisons sans !
Aimer ne supporte pas l'à-peu-près,
Il lui faut tout.
Alors, taisons-nous,
Laissons-le faire...
~~~~~~~~~~~~
Soyons
raisonnables,
aimons-nous
à la folie !
.../...
Juste un parfum de pas grand chose,
Deux, trois notes de presque rien
C'est trop peu mais ce quelquechose
Me fait mal et me fait du bien.
Une mélodie de misère
La langueur d'un maigre refrain
Et voilà que mon coeur espère
Même s'il sait que c'est en vain.
Que vaut la vie sans ce mystère
Que nous réserve le destin
La vie sans amour est chimère
.../...
Le jour a eu raison de la nuit.
L'amour aussi a toujours raison, toujours.
.../...
.../...
Donne-moi ta main
Laisse descendre le ciel dans tes yeux
Marchons avec l'assurance d'avoir choisi le bon chemin
Celle d'aller vers notre destinée
Ne te retourne pas
Ce qu'on laisse derrière n'existe plus
Chacun de nos pas est une victoire
Respire la simplicité de cette nouvelle réalité
Fais-la tienne, faisons-la nôtre
Oublions tout le reste
Puisque nous avons compris l'essentiel
Nous savions qu'un jour la vérité nous appellerait
.../...
Les longs silences épongent les douleurs
Ils étirent le temps, le dissolvent, le diluent.
Viennent les jours nouveaux qui hésitent,
Entrouvant les tentures qui masquent la lumière.
Eblouis, ils s'inquiètent d'un accueil trop timide.
Bientôt, ils s'étayent, se multiplient, s'inscrivent
Dans un instant qui dure, folâtre, s'éternise.
Ils s'ancrent enfin dans une réalité tangible
Où tout devient limpide, apaisé, et vivant.
.../...
Je te suis.
Sans rien espérer, sans attendre.
Comme l'arbre à la forêt,
Comme la lumière à l'aube.
Parce qu'il en est ainsi.
Je te suis.
Même si les questions restent sans réponse
Même si le temps se refuse à l'entracte
Et si les mots sont effacés.
Dans l'intervalle de l'absence,
Dans l'instant volé qui n'existe pour personne.
Parce qu'il est un refuge, un ailleurs
Que nous avons fait sanctuaire.
.../...
Tombe le vent sur la forêt qui tremble.
La feuille s'est couchée sur le chagrin de l'onde.
Ton visage bascule, ta lèvre tremble un peu.
Va-t'en ! Que fais-tu dans mon rêve ?
Glisse le jour le long de ta joue grise.
Claque la nuit contre la fenêtre entrouverte.
Frappe l'amour sur le tambour de ton silence.
Viens moi ! N'abandonne jamais !
.../...
Lorsque je lui ai demandé de me raconter
Elle m'a dit : plus tard.
Une autre fois, elle m'a répondu : un autre jour.
J'ai insisté encore, mais elle a protesté : Pas maintenant.
Je l'ai suppliée, une dernière fois, alors elle a promis : Demain.
Et puis, le soir a grignoté le jour,
Et puis le jour a allumé la nuit,
Et puis l'hiver a dévêtu les bois,
Et puis l'été a fauché les prairies,
Et puis la neige a blanchi ses cheveux
Et puis le temps a effacé l'image
L'oubli a soufflé la lueur de ses yeux
Elle s'est éloignée du rivage.
Je n'ai pas su, elle n'a rien dit.
Alors quelquefois j'imagine...
.../...
Sers-moi donc de ce vin
Rouge vermeil et chaud, tant gorgé de soleil
Qui filtre la lumière, l'habille, la repeint,
Mon verre prend vie soudain
De sang, à moitié plein
Et il bat, comme un coeur,
Dans ma main qui le tient
La fleur, le fruit, le foin
L'épice, la fougère, s'enroulent en bouquet
S'attardent sur ma langue, conquièrent mon palais,
Jusqu'à ma gorge ouverte et je le laisse aller
Descendre entre mes seins jusqu'au creux de mes reins.
Du verre à moitié plein, il ne reste plus rien
Une larme a coulé sur le bord de la coupe
Elle se laisse glisser de rire ou de chagrin,
De ce sang qui fait vie, ne reste qu'une goutte
.../...
La pluie du matin s'est chargé des parfums de l'enfance.
Ma peau se gorge d'espérance et je renais.
Je t'offre mon visage pour que tu le façonnes.
Qu'il ressemble à celle que je dois devenir.
Mes yeux ont épuisé leurs larmes de désuétude,
Se sont fermés sur un passé éteint, se sont ravisés.
Ils s'ouvrent de nouveau, intacts, clairs,
Comme un miroir qui perd son tain, et donne accès au monde.
.../...
Le ciel bleu, plus bleu encore, encore bien plus.
Voilà, oui. Ce bleu là.
Chut, ne dis rien. Ferme un peu les yeux.
Allonge-toi. Respire.
Doucement. Reste. Surtout ne parle pas.
Souviens-toi de ce ciel, souviens-toi de ce bleu.
Respire-le. Tu fais corps avec lui.
Sens comme il t'aspire. Ne résiste pas.
Vas, envole-toi, toujours plus haut.
Va mon amour.
N'aie pas peur, n'aie plus peur.
Jamais.
.../...
_________________
Le soleil s'est assis sur l'horizon ardent
De son pinceau de feu, a peint un lac de sang
Puis a plongé dans son tableau
Pour qu'il en soit encore plus beau
Au lieu de quoi, l'ombre passant
A volé soleil, lac, pinceau !
De l'oeuvre ne reste qu'un instant
Dans la mémoire des enfants
Qui tous disent : 'Que c'était beau !'